Blues de Novembre
Je n'arrive à rien. Seule je n'arrive à rien.
Je n'arrive à rien. Seule je n'arrive à rien.
Depuis maintenant presque sept ans...
Les jours filent filent, ils glissent sur la pente vertigineuse de la vie, entrecoupés par mes nuits peuplées de rêves, par mes nuits profondes ou anesthésiantes. Plus de six années maintenant … et … toujours l'émotion me prend, me coupe l'herbe sous le pied face à un paysage partagé, une musique vécue ou dansée avec toi. Mémoire sensorielle...
Il roule. Lors de cette journée sans fin, il roule . Son grand dos d'adolescent s'élargit à chaque respiration et ses bras secs et musclés suivent le mouvement de son corps en action.
Je m'enferme toujours quelques jours après avoir vécu des moments denses et riches en dehors de chez moi. Je ne l'ai pas toujours fait. Aujourd'hui ma vie est ainsi. Je m'isole du monde et de moi même (de toutes ces pensées qui cavalent sans cesse et encombrent parfois) comme si les choses avaient besoin de sédimenter pour que je recommence...
Un petit bout de chair, un petit bout de peau veiné de bleu, un petit frisson de poils qui se dressent sous la caresse. Un petit bout du corps qui fond sous la tendresse. Un petit bout de soie, pas très loin du cœur, qui prend des couleurs et rosie. Un petit bout, de rien du tout, qui vibre sous...
Mon cœur court sur le vent, libre et changeant. Mon cœur court sur la mer et se glisse dedans. Il frissonne d'amour, il palpite d'émois, il bat la chamade puis reprend sa route, si léger et si lourd à la fois. Il voudrait enlacer le temps et tout ce qu'il y a dedans, se nicher aux creux infinis du...
Parfois je glisse ma main dans la tienne, même si charnellement elle n'est plus là. J'ai besoin de ce geste insensé, car il me rassure et m'apaise. Je suis en voiture et j'entends une chanson qui me projette vers toi, littéralement. Toi, notre fabuleux chanteur, des longs trajets familiaux. Les larmes viennent immédiatement, alors je glisse ma main...
J'avance à tout petit pas, fragile, incertaine, sur mon fil de vie tout fin et qui me semble terriblement usé. Je n'ai jamais été une bonne équilibriste, j'aime trop marcher à grandes enjambées, avec cette sensation si délicieuse, d'avoir deux grande ailes dans le dos qui me portent, légère et aérienne, sur l'asphalte que mes pieds frôlent à peine....
Avec toi il me semblait que rien ne pouvait m'arriver. Nous avions vécu, adolescents, tant d'aventures ensemble, bravé tant d'épreuves, surmonté tant de douleurs, de rancœurs, de conflits stériles et futiles, vu du haut des années écoulées. Nous ne sommes pas sortis brûlés par notre adolescence, et pourtant nous aurions pu.
Il y a ta grande ombre, flottant autour de moi, qui ternit toutes les couleurs de mon paysage.
Il m'a vue... assise sûrement ? Debout, en attendant de rentrer dans la salle du culte ? Je ne sais pas en fait, moi, je n'ai aucun souvenir de Lui, lors cette dernière année passée au catéchisme du temple de Massy-Antony -Palaiseau. Je n'ai que le souvenir diffus, d'heures qui s'éternisent, de ma hâte de partir de là...
Mon épousé, mon frère de cœur, mon ami de toujours,